Persistent block device naming (Français)

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Cet article décrit comment utiliser des noms persistants pour vos périphériques de type bloc. Ceci a été rendu possible grâce à l'introduction d'udev et présente quelques avantages par rapport à l'attribution de noms par bus. Si votre machine dispose de plus d'un contrôleur de disque SATA, SCSI ou IDE, l'ordre dans lequel les nœuds de périphériques correspondants sont ajoutés est arbitraire. Cela peut avoir pour conséquence que les noms de périphériques comme /dev/sda et /dev/sdb changent à chaque démarrage, ce qui peut aboutir à un système non amorçable, kernel panic (la panique du noyau) ou la disparition d'un périphérique de type bloc. Un nommage persistant résout ces problèmes.

Note:
  • Les noms persistants ont des limites qui sont hors du champ de cet article. Par exemple, alors que Mkinitcpio peut prendre en charge une méthode, systemd peut imposer ses propres limites (par exemple FS#42884) sur le nommage qu'il peut prendre en charge au démarrage.
  • Cet article n'est pas pertinent pour les volumes logiques de LVM, puisque les chemins /dev/NomDuGroupeDeVolume/NomDeVolumeLogique vers les périphériques sont permanents.

Méthodes de nommage persistantes

Il existe quatre schémas différents pour l'appellation persistante: by-label, by-uuid, by-id et by-path. Pour ceux qui utilisent des disques avec une table de partitions GUID (GPT), deux schémas supplémentaires peuvent être utilisés by-partlabel et by-partuuid. Vous pouvez également utiliser des noms de périphériques statiques avec Udev.

Les répertoires de /dev/disk/ sont créés et détruits dynamiquement, selon qu'ils contiennent ou non des périphériques.

Note: Attention, le clonage de disque crée deux disques différents portant le même nom.

Les sections suivantes décrivent les différentes méthodes de nommage persistant et leur utilisation.

La commande lsblk peut être utilisée pour visualiser graphiquement les premiers schémas persistants:

$ lsblk -f
NAME   FSTYPE LABEL  UUID                                 MOUNTPOINT
sda                                                       
├─sda1 vfat          CBB6-24F2                            /boot
├─sda2 ext4   SYSTEM 0a3407de-014b-458b-b5c1-848e92a327a3 /
├─sda3 ext4   DATA   b411dc99-f0a0-4c87-9e05-184977be8539 /home
└─sda4 swap          f9fe0b69-a280-415d-a03a-a32752370dee [SWAP]

Pour ceux qui utilisent GPT, utilisez la commande blkid à la place. Ce dernier est plus pratique pour les scripts, mais plus difficile à lire.

# blkid
/dev/sda1: UUID="CBB6-24F2" TYPE="vfat" PARTLABEL="EFI SYSTEM PARTITION" PARTUUID="d0d0d110-0a71-4ed6-936a-304969ea36af" 
/dev/sda2: LABEL="SYSTEM" UUID="0a3407de-014b-458b-b5c1-848e92a327a3" TYPE="ext4" PARTLABEL="GNU/LINUX" PARTUUID="98a81274-10f7-40db-872a-03df048df366" 
/dev/sda3: LABEL="DATA" UUID="b411dc99-f0a0-4c87-9e05-184977be8539" TYPE="ext4" PARTLABEL="HOME" PARTUUID="7280201c-fc5d-40f2-a9b2-466611d3d49e" 
/dev/sda4: UUID="f9fe0b69-a280-415d-a03a-a32752370dee" TYPE="swap" PARTLABEL="SWAP" PARTUUID="039b6c1c-7553-4455-9537-1befbc9fbc5b"

by-label

Presque tous les types de systèmes de fichiers peuvent avoir une étiquette (label). Toutes vos partitions qui en ont une sont listées dans le répertoire /dev/disk/by-label.

$ ls -l /dev/disk/by-label
 
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 DATA -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 SYSTEM -> ../../sda2

La plupart des systèmes de fichiers permettent de définir l'étiquette à la création du système de fichiers, consultez la page de manuel de l'utilitaire mkfs.* correspondant. Pour certains systèmes de fichiers, il est également possible de modifier les étiquettes. Voici quelques méthodes pour modifier les étiquettes des systèmes de fichiers courants :

swap
swaplabel -L "nouvelle étiquette" /dev/XXX avec util-linux
ext2/3/4
e2label /dev/XXX "nouvelle étiquette" avec e2fsprogs
btrfs
btrfs filesystem label /dev/XXX "nouvelle étiquette" avec btrfs-progs
reiserfs
reiserfstune -l "nouvelle étiquette" /dev/XXX avec reiserfsprogs
jfs
jfs_tune -L "nouvelle étiquette" /dev/XXX avec jfsutils
xfs
xfs_admin -L "nouvelle étiquette" /dev/XXX avec xfsprogs
fat/vfat
fatlabel /dev/XXX "nouvelle étiquette" avec dosfstools
mlabel -i /dev/XXX ::"nouvelle étiquette" avec mtools
exfat
tune.exfat -L "nouvelle étiquette" /dev/XXX avec exfatprogs
exfatlabel /dev/XXX "nouvelle étiquette" avec exfatprogs or exfat-utils
ntfs
ntfslabel /dev/XXX "nouvelle étiquette" avec ntfs-3g
udf
udflabel /dev/XXX "nouvelle étiquette" avec udftools
crypto_LUKS (LUKS2 uniquement)
cryptsetup config --label="nouvelle étiquette" /dev/XXX avec cryptsetup

L'étiquette d'un périphérique peut être obtenu avec lsblk :

$ lsblk -dno LABEL /dev/sda2
Arch Linux

Ou avec blkid :

# blkid -s LABEL -o value /dev/sda2
Arch Linux
Note:
  • Le système de fichiers ne doit pas être monté pour changer son étiquette. Pour le système de fichiers racine, cela peut être réalisé en démarrant à partir d'un autre volume.
  • Les étiquettes doivent être sans ambiguïté pour éviter tout conflit éventuel.
  • Les étiquettes peuvent comporter jusqu'à 16 caractères.
  • Comme l'étiquette est une propriété du système de fichiers, elle ne convient pas pour adresser un seul périphérique RAID de manière persistante.
  • Lorsque vous utilisez des conteneurs chiffrés avec dm-crypt, les étiquettes des systèmes de fichiers à l'intérieur des conteneurs ne sont pas disponibles tant que le conteneur est verrouillé/chiffré.

by-uuid

UUID est un mécanisme pour donner à chaque système de fichiers un identifiant unique.

Ces identificateurs sont générés par les utilitaires du système de fichiers (par ex: mkfs.*) quand les partitions sont formatées et sont définies de manière à ce que les collisions soient improbables. Tous les systèmes de fichiers GNU/Linux (y compris les en-têtes de swap et LUKS des périphériques chiffrés bruts) prennent en charge les UUID. Les systèmes de fichiers FAT et NTFS (label fat et windows ci-dessus) ne prennent pas en charge les UUID, mais sont toujours listés dans /dev/disk/by-uuid avec un UID plus court (identifiant unique).

$ ls -l /dev/disk/by-uuid/
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 0a3407de-014b-458b-b5c1-848e92a327a3 -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 b411dc99-f0a0-4c87-9e05-184977be8539 -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 CBB6-24F2 -> ../../sda1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 f9fe0b69-a280-415d-a03a-a32752370dee -> ../../sda4

L'UUID d'un périphérique peut être obtenu avec lsblk :

$ lsblk -dno UUID /dev/sda1
CBB6-24F2

Ou avec blkid :

# blkid -s UUID -o value /dev/sda1
CBB6-24F2

L'avantage de la méthode UUID est qu'il est beaucoup moins probable que des collisions de noms se produisent qu'avec les étiquettes. De plus, il est généré automatiquement lors de la création du système de fichiers. Il restera, par exemple, unique même si l'appareil est branché à un autre système (qui peut avoir un appareil avec la même étiquette).

L'inconvénient est que les UUIDs rendent les longues lignes de code difficiles à lire et rompent le formatage dans de nombreux fichiers de configuration (par ex: fstab ou crypttab). Aussi chaque fois qu'une partition est redimensionnée ou reformatée, un nouvel UUID est généré et les configurations doivent être ajustées manuellement.

Astuce: Dans le cas où votre partition swap n' a pas d'UUID assigné, vous devrez réinitialiser la partition swap en utilisant l'utilitaire mkswap.

by-id et by-path

by-id crée un nom unique en fonction du numéro de série du matériel, by-path en fonction du chemin physique le plus court (selon sysfs). Les deux contiennent des chaînes de caractères pour indiquer à quel sous-système elles appartiennent (c'est-à-dire pci- pour by-path, et ata- pour by-id), donc ils sont reliés au matériel qui contrôle l'appareil.

Ceci implique différents niveaux de persistance: le by-path changera lorsque l'appareil est branché sur un port différent du contrôleur, le by-path changera lorsque l'appareil est branché sur un port d'un contrôleur matériel soumis à un autre sous-système [1]. Par conséquent, les deux ne conviennent pas pour obtenir un nommage persistant tolérant aux changements de matériel.

Cependant, les deux fournissent des informations importantes pour trouver un périphérique particulier dans une grande infrastructure matérielle. Par exemple, si vous n'attribuez pas manuellement des étiquettes persistantes (by-label ou by-partlabel) et que vous conservez un répertoire avec l'utilisation du port matériel, by-id et by-path peuvent être utilisés pour trouver un périphérique particulier. [2] [3]

by-id crée également des liens World Wide Name de périphériques de stockage qui le prennent en charge. Contrairement aux autres liens by-id, les WWN sont entièrement persistants et ne changent pas en fonction du sous-système utilisé.

Note: by-id et by-path liens ne peuvent être considérés comme persistants que pour les disques, pas pour les partitions. Les partitions seront référencées par leur numéro dans la table de partition et cela peut changer si les partitions sont réorganisées.
$ ls -l /dev/disk/by-id/
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 ata-WDC_WD2500BEVT-22ZCT0_WD-WXE908VF0470 -> ../../sda
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 ata-WDC_WD2500BEVT-22ZCT0_WD-WXE908VF0470-part1 -> ../../sda1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 ata-WDC_WD2500BEVT-22ZCT0_WD-WXE908VF0470-part2 -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 ata-WDC_WD2500BEVT-22ZCT0_WD-WXE908VF0470-part3 -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 ata-WDC_WD2500BEVT-22ZCT0_WD-WXE908VF0470-part4 -> ../../sda4
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 mmc-SD32G_0x0040006d -> ../../mmcblk0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 mmc-SD32G_0x0040006d-part1 -> ../../mmcblk0p1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 wwn-0x60015ee0000b237f -> ../../sda
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 wwn-0x60015ee0000b237f-part1 -> ../../sda1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 wwn-0x60015ee0000b237f-part2 -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 wwn-0x60015ee0000b237f-part3 -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 wwn-0x60015ee0000b237f-part4 -> ../../sda4
$ ls -l /dev/disk/by-path/
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:00:1f.2-ata-1 -> ../../sda
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:00:1f.2-ata-1-part1 -> ../../sda1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:00:1f.2-ata-1-part2 -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:00:1f.2-ata-1-part3 -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:00:1f.2-ata-1-part4 -> ../../sda4
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:07:00.0-platform-rtsx_pci_sdmmc.0 -> ../../mmcblk0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 pci-0000:07:00.0-platform-rtsx_pci_sdmmc.0-part1 -> ../../mmcblk0p1

by-partlabel

Note: Cette méthode ne concerne que les disques avec une Table de partitions GUID (GPT).

Les étiquettes de partition peuvent être définis dans l'en-tête de l'entrée de partition sur les disques GPT.

Cette méthode est très similaire aux étiquettes du système de fichiers, sauf que le répertoire dynamique est /dev/disk/by-partlabel.

ls -l /dev/disk/by-partlabel/
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 EFI\x20SYSTEM\x20PARTITION -> ../../sda1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 GNU\x2fLINUX -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 HOME -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 SWAP -> ../../sda4

L'étiquette de partition d'un périphérique peut être obtenue avec lsblk :

$ lsblk -dno PARTLABEL /dev/sda1
Partition Système EFI

Ou avec blkid :

# blkid -s PARTLABEL -o value /dev/sda1
Partition Système EFI
Note:
  • Les étiquettes de partition GPT doivent également être différentes pour éviter les conflits. Pour changer l'étiquette de votre partition, vous pouvez utiliser gdisk ou la version basée sur ncurses cgdisk. Les deux sont disponibles à partir du paquet gptfdisk. Consultez les outils de partitionnement (en).
  • Selon la spécification, les étiquettes de partition GPT peuvent contenir jusqu' à 72 caractères.

by-partuuid

Comme les étiquettes de partition GPT, les UUID de partition GPT sont définis dans l'entrée de partition sur les disques GPT.

Le répertoire dynamique est similaire à d'autres méthodes et, comme les systèmes de fichiers UUID, l'utilisation des UUID est préférable aux étiquettes.

ls -l /dev/disk/by-partuuid/
total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 039b6c1c-7553-4455-9537-1befbc9fbc5b -> ../../sda4
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 7280201c-fc5d-40f2-a9b2-466611d3d49e -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 98a81274-10f7-40db-872a-03df048df366 -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 May 27 23:31 d0d0d110-0a71-4ed6-936a-304969ea36af -> ../../sda1

L'UUID de la partition d'un périphérique peut être obtenu avec lsblk :

$ lsblk -dno PARTUUID /dev/sda1
d0d0d110-0a71-4ed6-936a-304969ea36af

Ou avec blkid :

# blkid -s PARTUUID -o value /dev/sda1
d0d0d110-0a71-4ed6-936a-304969ea36af

Noms de périphériques statiques avec Udev

Voir Udev#Setting static device names

Utilisation des noms persistants

Il existe plusieurs applications qui peuvent être configurées à l'aide de noms persistants. Ci-dessous quelques exemples et la façon de les configurer.

fstab

Voir l'article Fstab (Français)#Identification des systèmes de fichiers

Paramètres du noyau

Pour utiliser des noms persistants dans les paramètres du noyau, les conditions préalables suivantes doivent être remplies. Lors d'une installation standard qui a suivi le guide d'installation ces deux prérequis sont remplis :

L'emplacement du système de fichiers racine est donné par le paramètre root sur la ligne de commande du noyau. La ligne de commande du noyau est configurée à partir du chargeur d'amorçage, consultez Kernel parameters#Configuration. Pour changer le nom d'un périphérique persistant, ne modifiez que les paramètres qui spécifient les périphériques de type bloc, par exemple : root et resume, tout en laissant les autres paramètres tels quels. Différents schémas de nommage sont pris en charge:

Nommage des périphériques persistants utilisant l'étiquette et le format LABEL=, dans cet exemple Arch Linux est l'étiquette du système de fichiers racine.

root="LABEL=Arch Linux"

Nommage persistant des périphériques utilisant l'UUID et le format UUID=, dans cet exemple 0a3407de-014b-458b-b5c1-848e92a327a3 est l'UUID du système de fichiers racine.

root=UUID=0a3407de-014b-458b-b5c1-848e92a327a3

Nommage de périphérique persistant utilisant l'id du disque et le format de chemin /dev, dans cet exemple wwn-0x60015ee0000b237f-part2 est l'id de la partition racine.

root=/dev/disk/by-id/wwn-0x60015ee0000b237f-part2

Nommage du périphérique persistant utilisant l'UUID de la partition GPT et le format PARTUUID=, dans cet exemple 98a81274-10f7-40db-872a-03df048df366 est le PARTUUID de la partition racine.

root=PARTUUID=98a81274-10f7-40db-872a-03df048df366

Nommage de périphérique persistant utilisant l'étiquette de partition GPT et le format PARTLABEL=, dans cet exemple GNU/Linux est le PARTLABEL de la partition racine.

root="PARTLABEL=GNU/Linux"